Time and Tide - Marche, vole, frappe et nous venge

Publié le par GeeKonTunes

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En attendant de découvrir en salle son nouveau film, Détective Dee, j'ai décidé de me refaire Time and Tide de Tsui Hark. Ce dernier était sorti sur nos écrans en décembre 2001. Pour ma part, je considère ce dernier comme un des chefs-d'oeuvre à voir avant de mourir. Il ne peut en être autrement. Habituellement je n'aime pas faire cela, mais pour être honnête, j'aurais vraiment des soucis à vous narrer de manière cohérente l'histoire. C'est pourquoi je vais faire un copier-coller venant de Allocine.

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Synopsis : A Hong Kong, la brève rencontre entre Tyler, un jeune homme habitué aux dangers de la rue, et Jo, une femme policier infiltrée, ne sera pas sans conséquence : celle-ci tombe enceinte. Afin de gagner de l'argent rapidement, Tyler devient garde du corps.Au service de Hong, le chef d'une puissante triade, il s'associe avec Jack, un ancien mercenaire décidé à entamer une nouvelle vie avec Hui, la fille de Hong, qu'il vient d'épouser et qui attend un enfant de lui. Ensemble, Tyler et Jack parviennent à déjouer une tentative d'assassinat dirigée contre leur employeur, mais leur collaboration va être de courte durée. De complots en guets-apens, d'intérêts opposés en trahisons, ils vont se retrouver opposés et entraînés vers une confrontation mortelle.

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Mes fidèles lecteurs et lectrices le savent depuis un petit bout de temps, mon angle d'attaque de la majeure partie de mes analyses est le corps. Comment il est mis en scène, comment il est introduit au sein d'un système de narration. Nous n'avons aucun problème pour appliquer ce principe avec Tsui Hark car, autant le dire tout de suite, Tsui Hark est un des cinéastes qui a réussi, non seulement à saisir le corps, mais également à le retrancher dans ses moindres recoins, ses moindres forces.

Dans le film, les acteurs ne sont pas seulement condamnés à errer sur le sol, sorte de champ de bataille où il est préférable d'éviter le sifflement des balles. Le corps court, suinte, ne s'arrète jamais. Quand il stoppe, il est automatiquement repéré et traqué (je fais notamment référence à la séquence dans le hall de l'hôtel lors de la traque). Quand ils se rencontrent, les corps se défendent, luttent, volent. Ils deviennet léger et arrivent à s'extirper du poids de la terre et de ses contraintes. L'enveloppe charnelle a besoin de se cacher pour mieux comprendre l'Autre. La séquence dans la cité vers la fin du film est tout bonnement superbe. Tsui Hark filme de manière magistrale, par des mouvements de caméras improbables, cet environnement de ferraille et de tôle. Tout le monde communique à l'aide d'oreillettes soigneusement dissimulées. Chacun s'observe sans véritablement se voir. Seule les repirations sont captées, analysées. Lorsqu'il se fait repérer, le corps est automatiquement pris en chasse, traquer.

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L'outil caméra devient également vivant et se fait matière. En effet, Tsui Hark n'hésite pas à utiliser une caméra virevoltante, presque possédée qui va au contact du corps et de ses mouvements. Ce n'est pas seulement un cinéaste, mais également un peintre, un sculpteur qui arrive à saisir l'essence même de la pesanteur du corps. Chez lui tout devient léger. Il pousse le corps jusqu'aux limites du possible. Time and Tide est un film multicolore qui parle plusieurs langues, étranger et local en même temps. Film pluriel et singulier, au présent de l'indicatif avec un futur indestructible. Une oeuvre singulière qui reste à ce jour encore unique.

 

Avec Time and Tide, Tsui Hark a réussi à hisser le genre du film d'action dans des strates où seul Hard Boiled règné depuis sa sortie au début des années 1990.

 

Note : 5/5

 

GOT

Publié dans Cinema

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